top of page

LE DÉBAT

1388CBA7-10A2-4057-840E-B1F8FBA5EB1F.jpe

Les opinions en ce qui concerne les faits de bavures policières sont divergentes. En effet, même si la plupart des personnes vous diront qu’elles sont révoltées par la violence de certains policiers envers des citoyens, d’autres vous diront que si certains policiers réagissent comme cela, c’est à cause de la pression dont ils font l’objet au quotidien.

1388CBA7-10A2-4057-840E-B1F8FBA5EB1F.jpe

Avis 1

Les policiers commettant des bavures policières ne sont pas excusables

Pour la majorité des citoyens, les actes de bavures policières sont tout bonnement inexcusables. Selon eux, si les policiers agissent de la sorte, c’est pour une seule et unique raison : le racisme.

C’est par exemple le cas avec le producteur de musique Michel Zecler qui s’est vu rouer de coups le 21 novembre 2020 par quatre policiers alors que ce dernier se rendait dans son studio d’enregistrement dans le 17ème arrondissement de Paris. L’unique raison de cette bavure était sa couleur de peau et c’est pour cela qu’il s’est fait traiter de « sale nègre » par les policiers.

De nombreux policiers peuvent en témoigner, ce milieu est un milieu rempli de personnes racistes. Malik Allam, 28 ans, s’en est pas exemple rendu compte lors de ses deux années dans la police de 2014 à 2016. Il décrit une ambiance ouvertement raciste régie par des contrôles au faciès. Il a d’ailleurs témoigné la chose suivante : « Un jour, on a contrôlé un Arabe d’une cinquantaine d’années qui allait au travail, mais n’avait plus d’assurance. Son véhicule a été immobilisé. Mon collègue m’a dit : « Comme ça ce bicot pourra pas nourrir ses gamins. » ». 

Ainsi, force est de constater que de nombreux actes de bavures policières sont commis à cause d’un comportement raciste de la part des policiers. C’est donc pour cette raison que pour bon nombre de personnes, les violences policières ne sont en aucun cas excusables car elles ne sont pas justifiées. Elles découlent en réalité d’une idéologie discriminatoire envers les personnes maghrébines et africaines par exemple.

De ce fait, des manifestations contre le racisme et les violences policières ont vu le jour comme c’est le cas le 20 mars 2021 ou plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris ainsi que dans quelques villes de province. Cette manifestation a été organisée à l’appel de plusieurs collectifs dont le Réseau d'Entraide Vérité et Justice par exemple. Dans un communiqué, le collectif à l'origine de l'appel à manifester avait écrit : « Stop au racisme et aux violences policières, carcérales et judiciaires ! Stop à l'impunité ! Vérité et Justice pour toutes et tous ! Pas de justice, pas de paix ! ». De ce fait, on pouvait par exemple lire sur des pancartes de manifestants : « Racisme, violences policières, pénitentiaires et judiciaires, impunité : Stop aux crimes d'Etat ».

8D05095F-EF92-4651-B32E-74938A1DEF46.jpe
736014B8-14BB-4571-8338-858308D128C0.jpe
8D05095F-EF92-4651-B32E-74938A1DEF46.jpe
736014B8-14BB-4571-8338-858308D128C0.jpe
8D05095F-EF92-4651-B32E-74938A1DEF46.jpe
736014B8-14BB-4571-8338-858308D128C0.jpe
8D05095F-EF92-4651-B32E-74938A1DEF46.jpe
736014B8-14BB-4571-8338-858308D128C0.jpe
8D05095F-EF92-4651-B32E-74938A1DEF46.jpe

Avis 2

Les policiers commettant des bavures policières peuvent être excusables dans certains cas

Même si la majorité des citoyens pense que les policiers commettent des actes de violence envers les citoyens ne sont pas excusables, d’autres ne sont pas toujours du même avis. En effet, une partie des citoyens pense que si certains policiers commettent des bavures, cela est en partie dû à la pression dont ils font l’objet au quotidien. Selon ces personnes, même s’il est clair que la violence ne devrait en aucun cas avoir lieu, le fait que les policiers soient constamment sous pression, peut, en ce sens, être excusable. De ce fait, si les policiers craquent durant leur service en commentant un acte de bavures du fait du manque de patience qu’ils peuvent avoir lors d’une interpellation par exemple, il y a une raison à cela. Bien sûr, il est important d’exclure ici les policiers racistes qui usent de la violence lorsqu’elle n’est pas nécessaire (comme c’est le cas par exemple avec l’affaire de Georges Floyd ou Michel Zecler).

IMG_0685.JPG

Mais alors pourquoi les policiers craquent-ils ? Quelles sont les raisons qui peuvent en pousser certains à commettre des actes de bavures policières ? 

Pour commencer, de nombreux policiers sont tabassés ou insultés sans raison à cause de leur statut. Depuis de nombreuses années, les policiers sont perçus comme la bête noire de nombreux citoyens du fait que certains abusent de leur pouvoir. De ce fait, cela alimente les stéréotypes et nuit gravement à l’image de la profession. Ainsi, cela fait du métier de policier un métier mal-aimé. L’uniforme n’inspire donc aujourd’hui plus autant de respect qu’autrefois. Sur le terrain, le métier est éprouvant car il y a une confrontation habituelle à la violence et à la mort. Par exemple, durant les manifestations des gilets jaunes, certains CRS se sont pris des pavés ou bien des cocktails Molotov. De plus, certains se sont vus menacer par des personnes avec des couteaux. Par ailleurs, de nombreux CRS ont été insultés par les manifestants qui leur criaient par exemple « suicidez-vous ». Dans ces moments-là, les policiers se disent : « Va-t-on s’entretuer? ». 

Ensuite, il y a un mal-être des policiers car ce métier est une souffrance. En effet, il y a un profond manque de respect et de reconnaissance de la haute hiérarchie et de la population envers les policiers : la police est malade. Par exemple, il y a un manque de moyens techniques (fuites d’eau non réparées dans des commissariats) et de moyens humains (policiers cumulant plus de 150 heures en moyenne non payées et non compensées). 

Enfin, les horaires de travail sont effarants : il y a un cruel manque de repos des policiers. Ils peuvent être appelés jusqu’à dix fois par nuit tout en devant travailler la journée. Sur un mois par exemple, ces derniers peuvent en arriver à trois semaines d’astreinte. 

DA285F29-5905-48C1-B3CA-AE939422C5FD.png
F2A09658-5E30-42B5-8F5F-0986D9D7F912.png

De ce fait, suite à toutes ces raisons citées précédemment, certains policiers craquent lors des interpellations tandis que d’autres décident de se suicider. Le nombre de suicides est en constante progression : en France en 2019, selon le service d’information et de communication de la police nationale (Sicop), 59 policiers se sont donné la mort, soit une hausse de 60% par rapport à 2018. Ainsi, dans la police, il y a plus de suicides que de morts en service. 

IMG_0698_edited.jpg

Pour pallier ce problème, une page Facebook a été créée par des policiers afin de venir en aide à ceux susceptibles de passer à l’acte. De plus, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a mis en place en 2019 une cellule de vigilance sur la question du suicide afin que les policiers aient une oreille attentive et qu’ils puissent être accompagnés. 

Voici une vidéo extraite de Youtube sur l’émission Envoyé spécial. Cette vidéo parle des policiers en détresse dans le contexte des bavures policières. 

BONUS 

Nous avons demandé à Nathalie Telio, membre du bureau national de la Ligue des Droits de l'Homme, de nous répondre au sujet des bavures policières ... Clique ici pour découvrir son interview exclusive !

Conclusion
 

Force est de constater que le débat quant au sujet des bavures policières reste sans fin. De ce fait, les divergences de points de vues sur ce phénomène se font nombreuses. Certains trouvent que la violence des policiers n’est pas excusable, d'autres vont nuancer le propos. La leçon à tirer de ce webdocumentaire est donc de prendre en compte un ensemble d'éléments afin de se forger un avis sur la question en s'informant le plus possible sur le sujet. Nous constatons aussi que ce sujet relève d'autres questions de société qui alimenteront le débat, comme les conditions de travail des forces de l'ordre, la pression qu'ils subissent en permanence, l'encadrement de la violence par la loi... Ici nous ne pointons du doigt personne, nous dénonçons des faits en permettant à chacun de s'informer et de s'exprimer. Quoi qu'il en soit, les violences et bavures policières sont et resteront des événements intolérables, qu'il faut continuer à dénoncer...

 

bottom of page